mardi 14 mai 2019

14 Mai 2019

J1  Pamiers / Montégu-Plantaurel  18,5 km

Après être parti de Valras, j'arrive à Pamiers pour un départ vers 9h30 après avoir laissé mon véhicule au parking de la gare.
Il y a un moment que j'ai remis mon sac sur les épaules et les premiers pas sont un peu difficiles, j'ai pourtant essayé d'alléger au maximum mais je flirte toujours avec les 12 kg.
La traversée de Pamiers se fait sans soucis avec quand même un peu d'hésitations pour retrouver le chemin, mais une halte à l'office du tourisme me rassure.
Après avoir traversé le pont neuf sur l'Ariège, le chemin devient herbeux avec quelques pistes forestières jusque l'ancienne abbaye de Cailloup, et on entend le grondement de l'Ariège sur quelques chutes.


Neige au loin sur les Pyrénées

Une belle montée me fait quitter les bords de la rivière et je domine la ville de Pamiers. Quelques petites routes cheminent à travers cette campagne bien verte et j'emprunte plusieurs pistes agricoles, et traverse plusieurs fermes pour rester sur le chemin.
À la pause du midi au beau petit village de St Victor-Rouzaud je rencontre quelques pèlerins qui sont installés depuis peu pour déjeuner.




Après m'être reposé et alimenté je continue en compagnie d'une dame qui est une inconditionnelle du chemin pour l'avoir déjà fait plusieurs fois sur différents itinéraires.
Tout en discutant nous arrivons à notre étape Relais du Pèlerin â Montégu-Plantaurel 7 km plus loin.
L'accueil est sympa c'est un hébergement avec la formule de donativo.







J2  Montégu-Plantaurel / Mas-D'Azil  18 km

Bon accueil dans ce relais pèlerins qui est tenu d'une main de maître par Evelyne, un peu capitaine Marleau avec son allure et ses répliques.
Le couchage est succinct dans un capharnaüm de décorations tout comme d'ailleurs la cuisine et le reste de la maison.
La table est bonne, potage, crudités, steak et endives et fraises du jardin en dessert.
Le petit déjeuner quand à lui est prêt dès le soir pour le lendemain afin de ne pas réveiller notre hôte.




Je démarre vers 8h30 pour un petit km en lisière de bois avant d'arriver à Sabarthès et d'emprunter différentes routes à travers la campagne par des départementales très peu fréquentées, c'est un peu monotone et sans intérêt.
J'arrive à Castagnès à un camping où je me pose pour manger et même faire une petite sieste de 10 minutes.




Le reste du chemin longe l'Arize, c'est un peu moins monotone et j'arrive au Mas-d'Azil au temple pour prendre la clé de l'accueil pèlerin près de celui-ci.



C'est une gestion en donativo très bien organisée, c'est propre il y a tout ce qu'il faut pour faire à manger, mais je pars en ville pour réserver un restaurant.


J3  Le Mas-d'Azil / Saint-Lizier  32 km

J'ai trouvé un bar hier soir où ils faisaient à manger uniquement pour les pèlerins, au menu, couscous pour 10€ avec un couple de randonneurs que j'ai rencontré en route.
Je rentre tôt et à 21h couché.
Ce matin, c'est le pasteur qui nous invite chez lui pour le petit déjeuner, c'est très convivial et c'est la première fois que je fais une prière pour le repas, mais c'était en tout et bonne cause. Ceci étant le pasteur est quelqu'un de très ouvert et qui nous explique bien les choses.
Cependant il y a un randonneur très branché catho et qui allonge la discussion, de ce fait je démarre qu'à 20h45.
Je fais quand même un détours par la grotte du Mas-d'Azil ça vaut le coup, c'est la plus grande d'Europe, on se sent tout petit, elle est même traversée par la route.



De ce fait je marche un peu sur la départementale afin de retrouver le chemin que je retrouve au bout d'une bonne heure.
C'est maintenant des forêts, des prairies et quelques petits villages traversés et sans vie. Je mange mes premières cerises et remplis un peu mes poches, la route est longue, je peine à arriver, je n'en vois pas le bout, je savais que cette étape serai longue et difficile, mais quand même!








J'arrive à Saint-Lizier et vais directement chercher les clés du relais pèlerins à l'office du tourisme.
Quand je suis douché il est trop tard pour visiter la cathédrale, je verrai demain.
Je découvre un très bon restau qui surplombe la rivière et ses cascades, c'est très sympa.
Il annoncent de la pluie pour demain et avec la randonneuse qui partage le gîte avec moi on décide de ne pas mettre le réveil on verra la météo qui devrai se calmer vers 9h et j'irai voir la cathédrale avant.

J4  Saint-Lizier / Argein  26 km

Visite donc de la cathédrale avec des fresques romanes magnifiques, le cloître avec sa galerie supérieure n'en est pas moins splendide.





Avant de partir je fais également des provisions ce qui me donne un départ à 9h45 sous la pluie.
Les chemins herbeux mouillent bien les chaussures, pour le reste je suis rafraîchit car je suis resté en short.
Au bout d'une heure de marché je longe un canal hors sol plus haut que moi sur 4,5 km, je n'ai jamais vu ça, c'est le canal de la papeterie.
Grâce aux arbres je suis à l’abri mais ils s’égouttent et les chemins sont bien glissants avec pour moi quelques beaux dérapages.

Le canal surélevé

Carrière de Marbre




En réalité j'apprends qu'il a fait un gros orage cette nuit, mais avec la fatigue et les boules quies je n'ai rien entendu.
Je poursuis à travers des villages morts, on voit des voitures stationnées mais les maisons sont fermées.
Je rigole en voyant les panneaux pour les élections européennes, dans certains villages il y a plus de panneaux que d'habitants.
J'arrive à mon étape vers 16h par un chemin boueux qui grimpe en forêt.
Et là surprise je n'ai jamais vu ça, quelques constructions éparses en bois et torchis qui constituent le logement de mes hôtes.




Toilettes au fond du jardin

Mon logement est une cabane avec une porte ajourée qui ferme à peine avec un petit feu de bois pour chauffer aussi bien la pièce que l'eau pour se laver.
Pour dormir il faut être équilibriste sur cette échelle et trouver la bonne ampoule à visser pour allumer car pas d'interrupteur sur la petite batterie.
Par précaution j'accroche ce que j'ai comme nourriture avec moi au milieu du plafond pour éviter les gourmands cette nuit.
J'ai beau charger plusieurs fois le feu ça a du mal à enlever l'humidité et je sors chercher plus de bois pour la nuit.
La soirée est quand même sympa avec mes hôtes qui vivent là avec leurs deux petites filles. Ils ont tout construit eux même, le repas est simple mais bon, lasagnes avec des herbes de la forêt dont j'ai oublié le nom, pâté de sanglier maison, tarte à la rhubarbe et dégustation d'eau de vies maison.
La nuit est bonne grâce à la gnôle mais je dois recharger le feu régulièrement en faisant attention de ne pas tomber en descendant de l'échelle.

J5  Argein / Razecueillé  28 km

Réveil 7h mes hôtes sont déjà partis au marché pour vendre leurs produits.
Il y de quoi préparer le petit déjeuner, et faire du café à l'ancienne sur le feu de bois.
Je découvre la cabane au fond du jardin "quel souvenir!


Hier soir il pleuvait beaucoup et pendant le repas notre hôte ancien guide nous a conseillé de privilégier les versants à l'est à cause de la boue.
Je démarre donc dans ce sens, mais c'est quand même tricher un peu mais cela évite une entrée un peu trop profonde en forêt.
Mais arrivé à St-Lary je paye ce détour car je dois remonter les courbes de niveau à angle droit, la montée est très difficile et je dois faire plusieurs pauses jusque Escarchein. Puis c'est une traversée à l'horizontal jusque Portet-d'Aspet avant de franchir le col avec une belle côte à 1080 m.





Le temps se gâte j'ai encore 3h de marche en sous bois certes, mais il pleut de plus en plus et les feuilles de l'automne dernier forment un tapis épais mais quand c'est mouillé ça glisse et encore plus quand elles sont sur des rochers, je ne compte pas les dérapages et les récupérations in extremis.  Mes chaussures finissent par prendre l'eau, mon short est percé il est temps que ça se termine et j'essaye de presser le pas quand c'est possible. Je double un petit groupe d'anglaises un peu en difficulté, mais pas très causantes, vu leurs sac je pense qu'elles randonnent à la journée.


À la sortie de la forêt j'arrive à mon but Razecueillé, je trouve mon gîte,  la porte est ouverte, personne, je fouille et constate que je ne me suis pas trompé, le frigo est garni avec un repas pour le soir. Je m'installe et téléphone à la propriétaire qui arrive bien plus tard, suivie des trois anglaises que j'avais doublé en forêt.
Nous avons donc une maison entière très confortable pour nous seul que la propriétaire nous laisse en gestion libre.
J'allume la cheminée et en profite pour faire sécher surtout les chaussures.



Le repas préparé à l'avance est correct,  paupières, riz, crème aux œufs, fromage vin.
La soirée est agréable au coin du feu, les vêtements que j'ai lavé sèchent doucement près de la cheminée.

J6  Razecueillé / Barbazan  27 km

Hier soir en discutant avec les anglaises j'ai compris pourquoi elles n'avaient qu'un petit sac à dos. En réalité elles ont aussi deux voitures et le matin elles partent avec les deux au point d'arrivée de leur marche, elles en laissent une et reviennent avec l'autre au point de départ pour attaquer la randonnée et le soir elles viennent récupérer celle du départ et ainsi de suite.
Ce matin, la météo étant vraiment mauvaise elles me proposent de m'avancer jusqu'à la forêt pour être un peu plus à l’abri que sur la route qui y mène.
Les chemins forestiers sont trempés et les côtes pour atteindre le col des Ares sont raides, l'eau ruisselle devant et vers moi, puis ce sont les descentes qui sont vraiment dangereuses dans ces chemins argileux qui sont lavés et lissés par la pluie, ça colle aux chaussures, les crampons sont saturés et inefficaces,  je développe au maximum mes bâtons après avoir fait deux glissades, mais malgré tout je fait une chute, heureusement avant de tomber j'ai eu le réflexe de me projeter sur le versant haut du chemin et évité la chute dans la gadoue.


Plus loin ça y est mes chaussures reprennent l'eau et j'ai les pieds humides, ce n'est vraiment pas agréable de marcher dans ces conditions, on ne profite de rien.







J'arrive enfin à Barbazan près de la station thermale je goûte l'eau de la fontaine, elle est très minéralisée je jette un coup d’œil sur les environs, il n'y a rien même pas un café à part les thermes je continue jusque ma chambre où la propriétaire me propose de laver mes vêtements.



J7  Barbazan / Lortet  32 km

Des gens charmants à cet accueil pèlerin et une très belle maison qui fait également chambre d'hôte. Mon couchage quand à moi est à l'étage qui est aménagé pour recevoir les douze petits enfants.



Ce soir nous serons que deux le mari de Mme est parti à Leucate pour aménager le cabanon des vacances.
J'avais vu sur le chemin de l'ail des ourses en foison et bien ce soir ce sera en soupe, c'est excellent, et suivit de rôti de porc, fromage et fraises du jardin.
Le mari de Mme rentre vers 21h, on discute pas mal mais je suis fatigué.
Le départ est donné à 8h30 pour 32 km, mais ils me proposent de visiter la cathédrale de St Bertrand de Comminges avant de partir, je gagne donc 5 km.
Puis reprise du chemin, il ne pleut pas mais les chemins sont encore gras et glissants, je dérape plusieurs fois et je ralentit donc mon allure.




Je voulais voir d'autres curiosités dans des églises, mais elles sont toutes fermées, ce n'est pas la peine de renseigner les guides sur ce qu'il y a à voir si c'est fermé.
Les chemins en forêt sont toujours identiques,  ça grimpe, ça  glisse, ça descends mais pas de chutes. Mon genou me taquinait depuis deux jours, mais avec le bandage que j'ai fait ça a l'air d'aller mieux.
Petit à petit j'arrive à Lortet mon gîte est à 500 m en dehors du chemin et en pleine côte,  c'est dur, ça fait 9h que je marche.
Ce gîte est tenu par des anglais, c'est très grand et je suis seul.
Je mange donc à leur table avec un hollandais qu'ils ont embauché pour faire quelques travaux et qui entre deux fait du vélo et s'amuse à franchir les cols du secteur.
Le temps passe il est 21h je vais me coucher, mais il pleut très fort.

J8  Lortet / Bourg-de-Bigorre  21 km

Miracle ce matin il y a du soleil, après un bon petit déjeuner je démarre à 8h30 confiant.
Après avoir rejoint le GR, j'attaque une belle montée empierrée, on voit les traces de la pluie de cette nuit, il y a de la gadoue et les pierres "de gros galets bien ronds" sont glissants, je fais encore de l'équilibre pour me récupérer, et les orties humides caressent mes mollets.






J'arrive à la bastide où je comptais visiter les grottes, mais c'est fermé, de même plus loin à Esparros pour le gouffre et l'église.
Ce sera ensuite de longues traversées de forêt avec pas mal de dénivelés ainsi que des pâtures de moutons et vaches à traverser. De grandes chênaies et chemins bordés de buis me conduisent à longer l'Arros, une grande et belle rivière à gros débits et cascades, le paradis pour les pêcheurs de truite.
J'arrive au Moulin des Baronnies relativement tôt 15h mais c'est le seul endroit que j'avais trouvé pour dormir ça se situe à environ 2 km avant Bourg-de-Bigorre que je traverserai demain.
Je suis seul dans un grand gîte, je me repose.
Ce gîte est en gestion libre, heureusement j'avais prévu pour le soir et le matin.

J9  Bourg-de-Bigorre / Bagnères-de-Bigorre  23 km

La nuit à été calme et reposante, je pars vers 8h et dès le début je pénètre à nouveau en forêt et retrouvé l'humidité des autres jours.
Toute la matinée je vais suivre l'Arros, et la traverser plusieurs fois en passant sur des troncs d'arbres qui ont été jetés ça et là, c'est un peu parfois jouer à l'équilibre, mais ça passe. Ils y a pas mal de fraises des bois et qui sont un régal, plus loin ce sont des massifs entier d'ail des ours que maintenant je connais bien.

Passage en équilibre sur l'arbre



Les dénivelés sont longs et costauds jusqu'au col des Palomières où je croise de nombreux cyclistes sur la route qui descend vers Bagnères-de-Bigorre.
Je quitte très vite ce bout de route pour faire de mon côté cette descente en forêt, c'est toujours aussi glissant et à force de dérapages incontrôlés j'ai le tendon d'Achille qui se réveille, la descente est pénible.
J'arrive péniblement à Bagnères-de-Bigorre en suivant l'Adour ça fait 9h que je marche, je suis fatigué.

L'Adour

À l'office du tourisme, le responsable qui est un randonneur me demande où je vais demain et en lui annonçant Lourdes, il me fait comprendre que c'est très dur, avec de gros dénivelés et que beaucoup le font en deux jours.
Je m'aperçois que j'ai mal géré mon parcours et vu l'état de ma cheville, "je boîte un peu" je réfléchi à une autre solution.
Il y a possibilité d'éviter ces gros dénivelés en prenant la route et de faire plus court, c'est ce que font beaucoup de pèlerins et c'est d'ailleurs signalé sur les guides.
Mais marcher sur du béton ça ne me dis rien.
Je vois une autre solution, c'est le repos, je verrai demain après une bonne nuit.
J'arrive donc à mon hébergement Au Chat Ronfleur, c'est sympa et très bien accueilli, je bénéficie d'une belle chambre qui est une chambre d'hôte mais il y a un tarif spécial pèlerins pour 20€ avec petit déjeuner.
Je prends mon repas en ville et rentre tôt.
Le matin mes douleurs sont toujours là et pendant le petit déjeuner mon hôte me confirme la difficulté du parcours dans mon état.
J'opte donc pour l'arrêt de cette randonnée, c'est plus raisonnable, je reprendrais du même endroit la prochaine fois.



Il y a un bus qui pars vers Tarbes et là bas je peux prendre un train jusque Toulouse puis redescendre avec un autre vers Pamiers.


Je suis déçu de n'être pas allé jusque Lourdes, mais ces 225 km n'ont pas été fait dans de très bonnes conditions météo, et pas énormément de variétés de paysages et de curiosités, il vaut donc mieux que je me repose et repartir j'espère dans de meilleures conditions.










19 Septembre 2019

Après les vacances d'été, me voilà de retour pour reprendre le chemin là où je l'ai abandonné en mai.
Je reviens donc à Bagnères-de-Bigorre par le train cette fois et retrouve mon hébergement au Chat Ronfleur, car j'y avais été bien accueilli.
Ma première étape sera donc , Lourdes puis Lestelle-Bétharram, Bruges, Buzy, Oloron-Sainte-Marie, Hôpital-Saint-Blaise, Mauléon-Licharre, Saint-Just-Ibarre, Saint-Jean-Pied-de-Port qui sera ma dernière étape en France, avant Roncevaux en Espagne.

J1   Bagnères-de-Bigorre / Lourdes  25km

La nuit a été bonne et reposante, couché à 20h30 pour récupérer du voyage très tôt la veille.
Départ à 8h15 en direction de Lourdes, au bout de 3 km j'enlève déjà la polaire, je croyais que j'étais encore dans le Nord quand je suis parti ce matin, mais ici la température monte vite et j'ai déjà le dos humide avec le sac.
La route est relativement facile avec quand même une belle montée en fin de matinée aux Angles.
Mes pieds demandent  un peu de soin, c'est vrai que j'ai passé près de trois mois sans chaussures et la peau s'est attendrie et je fais plusieurs arrêts pour gérer les ampoules avant l'explosion.




Le paysage est classique, les montagnes des Pyrénées à gauche au loin et à droite des cultures et quelques prairies de vaches où de moutons à traverser en prenant garde de bien refermer les portes.
Pour une reprise mon allure est quand même bonne et j'arrive après 25 km à Lourdes vers 15h.
Par curiosité je m'attarde un peu à l'entrée de Lourdes à la Ciergerie pour visiter un peu les lieux avec des gens charmants qui m'offrent à boire.


Puis direction le centre où dans la rue principale je vais à l’accueil pèlerins très riche en informations et souvenirs, je papote un peu avec ces gens et divers randonneurs pour avoir des infos sur le reste du parcours.
Je me rends ensuite à mon accueil Jacquaire La Ruche où je suis le premier des quatre randonneurs prévus.

La Ruche

Après la classique douche et la préparation de mon couchage, je pars visiter un peu les lieux.
Je suis impressionné, je ne pensais pas à cela, et à tout ce monde.
A table nous sommes donc six avec le prêtre et une bénévole anglaise qui l'aide.
Il y a aussi un randonneur qui marche avec sa belle mère de 86 ans, ils marchent que cinq jours et s’arrêtent demain, il se font rejoindre par les enfants de cette dame pour son anniversaire.
Après le repas, le prêtre nous propose des cierges pour aller à la procession, je me prête au jeux car je suis curieux de voir et là encore c'est vraiment impressionnant tout ce monde avec des lanternes et qui chantent. Au bout d'un moment je décroche et vais voir la basilique Saint Pie X et là ce sont 25000 personnes qui prient pour une cérémonie en nocturne.


Saint Pie X

Je rentre me coucher vers 22 h alors que les autres restent pour d'autres messes.

J2   Lourdes / Lestelle-Bétharram  15 km

La nuit a été bonne mais beaucoup de mal à m'endormir avec toute cette agitation et certainement la fatigue.
Au petit déjeuner nous soufflons les bougies pour l'anniversaire de la mamie et c'est le départ vers 9h.
J'ai prévu une étape courte de 15 km afin de finir quelques visites autour de la grotte avant de partir.
Tôt le matin il y a déjà autant de monde q'hier soir.
Le chemin longe pendant un long moment le gave de Pau avec ses torrents ses nombreuses grottes et petites centrales électriques, le chemin est facile il n'y a pas de gros dénivelés.



Rien de spécial au niveau paysage, de la forêt, des oiseaux qui chantent, des champs de maïs.
Après Saint-Pé-de-Bigorre, j'arrive aux grottes de Bétharram, je fais un détour pour y accéder, mais la visite dure 1h30 je reprends la route, rentre dans le Béarn avant d'arriver à Lestelle-Bétharram à 15h.

Accueil Pèlerin à Lestelle-Bétharram 

Dès mon arrivée je me dépêche pour faire une lessive avant la douche afin que cela sèche rapidement.
Je pars ensuite visiter le sanctuaire que je ne pensais pas aussi grand, il y a du monde car c'est connu pour les reliques de Saint Michel Garicoïts ainsi que broderies, peintures, sculptures acquis lors de missions à l'étranger.


Jeune fille sauvée des eaux par la Vierge 





Cette nuit je suis encore dans un refuge pèlerins géré par des prêtres de différentes nationalités.
Et ce soir rdv 19h pour la prière dans la chapelle avant le repas.

J3  Lestelle-Bétharram / Bruges  15 km

Finalement je trouve un peu normal de se plier à leur vie de religieux quand on est hébergé dans ce type de refuge, ils sont agréables et font beaucoup d'efforts pour nous satisfaire, les repas sont corrects et encore ici bien arrosés, hier soir on a même eu du Jurançon avec le gâteau.
Petite anecdote, à table il y avait 4 continents de représentés et c'était le petit concours entre les piments Indiens et Africains.
Le départ est donné à 9h15 , car j'ai traîné un peu à cause de la pluie en espérant que ça se calme, mais en vain et après tout c'est une étape courte que j'ais programmé à cause de la difficulté pour trouver un refuge pour ce soir.
Le chemin démarre normalement par un sentier qui monte et qui est un chemin de croix avec ses chapelles, mais comme certaines sont en réfection la route est barrée. Il y a donc une alternative qui est indiquée par la forêt mais il y a une erreur de balisage et je reviens presque au point de départ au bout d'une demi heure.


Je corrige et arrive à la Croix des Hauteurs et continue sur ces chemins herbeux trempés.
Les autres jour le temps était sec il y avait beaucoup de cailloux, aujourd’hui  il pleut et c'est de l'herbe haute et au bout d'une heure ça y est les pieds sont humides les chaussures sont trempées.
Je marque le pas pour aller plus vite car ils annoncent un orage vers 14h et si je tiens mon rythme je serais arrivé.
Je ne m'attarde pas trop sur le paysage qui domine le Piémont Pyrénéen qui est dans la brume, et je fais juste une halte à Asson pour préparer ma nourriture que je prendrai en marchant.
Je suis à l'église Saint Jacques et c'est la sortie de messe de ce dimanche et c'est d’ailleurs un des prêtres africain avec qui j'ai déjeuné ce matin qui officie.
Quelques pratiquantes ont organisé un apéritif sur le parvis avec gâteaux et Jurançon, et j'arrive à me faire inviter.
Je ne tarde quand même pas trop, je repars avec quelques gâteaux que je mange en route, il me reste que 7km et je serais dans le timing prévu.
La pluie ralentie et j'arrive vers 13h30 à la maison Safrané ma chambre d’hôte qui est bien en dehors du chemin.






Ils attendent d'autre pèlerins dont un couple de Québécois avec qui j'ai bien sympathisé hier soir.
Je m'empresse de faire sécher mes vêtements en espérant que ce soit sec pour demain.
Le repas est prévu pour 19h, je me repose il n'y a rien à faire dans le secteur, on est complètement isolé de tout.

J4  Bruges / Buzy   22 km

Très bon repas hier soir, tarte à la tomate et confit de canard et Québécois pour l'ambiance.
Quand je pars me coucher il y a toujours une petite bruine, mais on verra demain.
Je dors un peu mieux j'ai une chambre individuelle, mais je dors habillé car j'ai oublié de vérifier mon sac à viande hier en arrivant et il a pris humidité à travers le sac à dos. que j'avais pourtant protégé.
Départ 8h30, j'ai 22 km à faire et pas trop de dénivelés.
Le soleil se pointe à l'horizon je pars donc en polo.
La route est cool mais les chemins encore mouillés, on distingue mieux les montagnes et le soleil y ajoute sa pointe de charme.



Je passe par quelques villages et églises que je visite vite fait dont celle de Mifaget avec sa crypte.
Il y a beaucoup de bergeries et de pâtures à traverser  avec portails à bien sécuriser au passage.
Je passe dans des lieux vraiment sympas avec de belles maisons isolées parfois neuves ou complètement restaurées, elles sont splendides, mais les villes sont loin et dans tous ces villages aucun commerce.
Je rencontre quelques Espagnols sur le chemin, certains marchent d'autre sont à vélo et j'ai droit à mon premier "Buen Camino..."


Après de longues traversées de forêts et de chemins bordés de buis, j'arrive à mon étape du soir Buzy.
Je dors ce soir dans un camping "les Jardins d'Osseau" et ai un chalet pour moi seul, mais je dois prévoir mon repas du soir et petit-déjeuner, on m'a dis qu'il y avait ravitaillement au village, mais voilà c'est lundi et à part la boulangerie tout est fermé.
Je réussi quand même à avoir un peu de pâté, des champignons en boite, des sardines et une poignée de pâtes auprès de la boulangère. Pour le petit-déjeuner, j'avais prévu depuis le départ.
Le propriétaire du camping viens me chercher en voiture, car c'est à l'écart du chemin, et il me ramènera demain.

Dolmen à Buzy



Après le rituel de la lessive et douche je visite leur installation, car il cultivent toute sortes de fruits pour des confitures bio, et comme il reste quelques fruits ça et là je fait une petite cueillette pour le soir.

J5  Buzy / Oloron-Sainte-Marie   21 km

La nuit est bonne, je pars à 8h, le chemin va bien, beaucoup de chemins forestiers avec quand même quelques difficultés lors des sous bois, je traverse de grandes prairies de fougères et de grandes étendues de champs de maïs coupés.





Le pont du Diable sur le gave D'ossau
Je rejoins le gave d'Ossau que je ne quitte plus pendant 4 km jusqu'à Oloron-Sainte-Marie.Je ne suis pas seul sur le chemin, il ne se passe pas 10 m sans que je rencontre de grosses limaces oranges c'est incroyable d'en voir autant.
Je suis étonné de mon allure et j'arrive tôt au refuge dès 13h30 alors qu'ils n'ouvrent qu'à 15h.
Je m'installe à une terrasse pour boire une bière bien méritée puis en attendant l'ouverture du refuge une petite sieste dans l'église Notre-Dame allongé sur un banc.





Je suis à l'heure pour l'ouverture de l’accueil Jacquaire, qui est très bien géré par des bénévoles très sympas, le lieu et les chambres sont très propres.
Une fois installé, je visite Oloron et refais un petit ravitaillement de nourritures et finalement je déambule pendant 2h en ville.
De retour il y a une dizaine de pèlerins au refuge, car nous sommes ici à la croisée de plusieurs chemins. Je suis dans une chambre de quatre.
Je retourne manger en ville à une adresse récupérée auprès des hospitaliers, un restaurant qui participe au championnat du monde de la Garbure, spécialité locale.


C'est très copieux et me voilà calé pour la route demain, je rentre vers 21h.

J6  Oloron-Sainte-Marie / Hôpital-Saint-Blaise   25 km

La nuit a été difficile avec une randonneuse qui ronfle et aussi mon petit orteil qui m'a lancé toute la nuit mais comme j'ai mis un pansement pour ampoule je n'ose pas le retirer avant de partir, je verrai bien dans la journée.
Je démarre vers 8h30, je sors de la ville en faisant attention à cause des différents chemins pour ne pas me tromper de direction,"j'apprendrai plus tard que d'autres on eu ce problème et perdu beaucoup de temps"





Après quelques lotissements, je retrouve assez vite la tranquillité de la campagne, la pluie recommence et je profite d'un abri à l'entrée du village de Moumour pour mettre mes vêtements de pluie. En redémarrant je vois une petite épicerie pour me ravitailler en nourriture pour ce midi, la dame est très gentille et me propose café ou jus de pomme du pays.
Je repars pour cheminer à travers la forêt ou je suis un peu plus à l'abri, mais attention aux glissades.


La pluie se calme je me rechange pour évacuer la transpiration, je sors de cette forêt de châtaigniers pour traverser plusieurs villages dépeuplés, pour quelques kilomètres plus loin pénétrer à nouveau en sous bois où je m’arrête un peu pour parler avec des chasseurs qui travaillent sur leur palombière, car c'est bientôt l'ouverture, ils sont très causant et me donnent plein d'explications à mes questions sur le fonctionnement des appelants.



A midi j’enlève quand même ma chaussure car ça travaille toujours au niveau de cet orteil, et là horreur, il y a une belle boule de sang au niveau de mon ongle. Je ne vois pas d'autre solution que de percer pour évacuer et je chauffe une aiguille, ça gicle pas mal, je désinfecte bien avant de faire un beau pansement pour les quelques kilomètres restants.





J'arrive plus tard à L'Hôpital-Saint-Blaise, qui avait autrefois un hôpital accolé à l’église et qui accueillait les pèlerins après la traversée dangereuse de la forêt, c'est aussi le premier village du Pays-Basque, avec ses 80 habitants, je passe à l'église chercher la clé de l'accueil pèlerin, qui est en gestion libre, il y a un distributeur pour l'appoint de nourriture, mais il y a un restaurant à qui j'ai commandé un plateau repas car c'est leur jour de fermeture.
Je passe beaucoup de temps à soigner mes pieds, et à faire de beaux pansements.
Le local est très propre et très bien équipé, je m’installe nous serons 5 cette nuit.

J7  Hôpital-Saint-Blaise / Mauléon-Licharre   18 km

Correct ce plateau repas pour dix Euros Garbure, bœuf et pdt sautées, galette Basque.
Quelques ronfleurs cette nuit mais je suis équipé, rdv ce matin au petit-déjeuner où chacun prépare ses spécialités, pour certains c'est maquereaux et café.
Je pense qu'il va faire beau et je pars en polo vers 8h30, mes pieds vont à peut près bien.
Je croise une pèlerine que j'avais rencontré à Oloron, "celle qui ronflait" elle a dormis dehors à même le sol dans une grange avec un chat pour compagnie. Dès le départ ça grimpe assez fort fort comme chaque matin, et ça glisse toujours un peu. Quelques encablures plus loin c'est de la route puis un chemin forestier qui n'en fini pas de grimper, on voit que l'on approche des montagnes.
A part les champs et les moutons il y a des exploitations de kiwis, ils sont énormes mais bien protégés par des clôtures électriques.



 Kiwis
Pas beaucoup de répits dans cette étape et le soleil tape assez fort.
Au début mes pieds allaient bien mais en approchant de midi, je ressent des douleurs à nouveau, je pense que les descentes n'y sont pas pour rien et je commence à douter de mes chaussures, car dans les descentes du Mont-Blanc j'avais eu le même problème mais à l'époque je n'avait pas fait cette analyse et je pense qu'une taille supplémentaire aurait été mieux pour ces situations alors que chez moi en terrain plat j'ai beaucoup marché avec ces même chaussures sans problème.
J'arrive à une ferme et demande si je peux y faire une pause dans la cour, pas de soucis et ils me donnent une chaise pour que je refasse mes pansements car c'est pas mal abîmé.
La reprise du chemin est difficile il y a encore pas mal de dénivelés je me refuse à faire des pauses pour éviter la reprise difficile.
J'arrive assez difficilement à Mauléon, spécialisée dans l'espadrille, et comme je n'ai pas trop mangé je m'offre une bière et un délicieux gâteau basque, c'est bon pour le moral.


Pas de doute on est au Pays Basque

Ici j'ai réservé une chambre d’hôte pour m'offrir un peu de confort et en y allant je repère un cabinet d'infirmière et une d'entre elle présente me propose de refaire mes pansements, mais dès que je remarche rien ne tient, ils sont trop gros malgré que je reparte en sandalettes.
J'en ai profité pour lui demander un pansement hydrocolloïde ultra mince et je referai moi même demain quelque chose de moins gros.
J'arrive à ma chambre d'hôte dans une très belle et grande maison tenue par une femme seule.




Après la douche je recommence avec les aiguilles et passe des fils qui servirons de drain, je me pose ensuite en terrasse les pieds à l'air pour bien sécher.
J'ai un peu peur pour demain car j'ai 24 km à faire et ce serai dommage d’arrêter alors que physiquement tout va bien.

J8  Mauléon-Licharre / Saint-Just-Ibarre   24 km

Repas correct hier soir, salade de tomates lardons, poulet gratin dauphinois, yaourt, vin.
Mais ce matin un peu juste avec du café réchauffé et pain, un peu cher pour les 45 euros par rapport aux autres, mais l'avantage d'une belle chambre avec douche.
Après la réfection soigneuse de mes pansements, je décide de partir en sandalettes pour économiser mes pieds  car je sais que le dernier jour je serais obligé de remettre les grosses chaussures pour passer les Pyrénées. J'ai bien étudié le parcours et je vais le modifier en évitant des chemins et en optant pour de la route, ce sera mieux avec ce type de chaussures même avec 640 m de dénivelé positif et 600 de dénivelé négatif.
Je marche sans souffrir des pieds sur 7 km avec une allure de 4 km/h, et alors que j'envisageais à Ordiarp de reprendre le chemin, une dame qui héberge des pèlerins, me dit de continuer par la route et de passer le col d'Osquich où la vue est superbe.
Je continue donc par cette route, les pieds vont bien, il fait très beau même chaud, la pente est raide, 7,5% jusqu'au col à 500 m et la vue magnifique, on domine toute la vallée, de temps en temps je croise des cyclistes qui se font cette ascension, qui doit être une classique pour les courses vu les inscriptions au sol et sur les pâturages.



Inscription sur la colline
J'arrive au col à midi pour une pause repas, tout va bien, le moral revient.
Maintenant c'est la descente sur Saint-Just-Ibarre, tout petit village organisé autour du cimetière et de l'église.
J'arrive à mon logement qui est une ancienne battisse de 1800 qui a même servi d'école, mon hébergeur, me dis de suite qu'il ne peut me faire à manger, il doit partir et rentrer que vers minuit, mais que je peux me débrouiller seul avec des restes dans le frigo, comme il n'y a rien dans le village, je ne peux faire autrement. Les chambres sont comme le reste un bordel organisé, il y a avec les différentes chambres de quoi dormir à 15, mais ce n'est pas très net.




Je désinfecte le couchage avec ma bombe, et quand il pars j'inspecte le frigo, il y quand même du jambon Basque que je tranche, un reste de pâtes de la veille, ainsi qu'un morceau de quiche.
Je sors un peu de cette battisse et rencontre en face une dame âgée charmante qui fait également l’accueil pour avoir un peu de compagnie, mais elle ne fait pas à manger, j'y retrouve des randonneuses déjà croisées auparavant, mais comme je suis installé je reste quand même où je suis et également pour ne pas lui créer d'histoires avec son voisin.


Balcon de l'église pour les hommes

Cette dame nous fait visiter l'église, elle a la clé, et nous fait voir les balcons dans l'église et escaliers pour y accéder de l'intérieur comme de l'extérieur, ces balcons sont pour les hommes tandis que les femmes restent en bas.
On passe un petit moment sur le banc devant sa maison avec elle et nous raconte un peu la vie du village.
Je rentre un peu plus tard manger et faire la chasse aux chats pour être tranquille dans la cuisine.

J9  Saint-Just-Ibarre / Saint-Jean-Pied-de-Port   21 km

J'étais fatigué et ai bien dormi, heureusement, ça ne me gratte pas, j'avais aussi laissé mes chaussettes peur avec mes plaies d'avoir une infection.
Le petit-déjeuner est rapide, je n'ai pas trop envie de discuter avec lui.
Je pars vers 8h toujours en sandales, il y a de belles côtes et les paysages sont toujours identiques ainsi que bon nombre de moutons et brebis et de gros rapaces dans le ciel.






A midi j'arrive à Saint-Jean-le-Vieux et m'installe sur la place pour ma collation, il y a un rassemblement de touristes qui viennent parfois d'assez loin pour aller écouter le brame du cerf ce soir. Je reprends assez vite ma route et arrive vers 15h.

La Porte Saint-Jacques




Là c'est assez impressionnant, il y a une queue à l’accueil pèlerins, et j'attends pour faire tamponner ma crédentiale, je pensais que ça allait assez vite, mais en réalité beaucoup sont là car il démarrent le chemin et cherchent des informations.
Je me dirige vers ma réservation, "Le Chemin vers l'Etoile" tout est parfaitement organisé et là au moins c'est propre, je m'installe dans un box de deux, mais je serais seul.
Le fait de marcher en sandales, a reposé mes pieds et les ampoules ont bien séchées, je refais bien mes bandages car demain je remets mes chaussures.
Je fais une petite promenade en ville, c'est très sympa, je savoure une glace au piment d'Espelette, "très original", et retrouve les deux filles d'hier soir et après les boutiques nous partons manger ensemble au restaurant.

La Nive


La Porte Notre-Dame



Tous les restaurants pratiquent des menus pèlerins à prix très correct, il y a une bonne ambiance entre nous, pour moi ce sera demain la dernière étape, elles continuent peut-être jusqu'au bout!
Je rentre vers 22h mais je ne dors pas bien, je cogite ma journée de demain que tout le monde annonce difficile 27 km à faire et un gros dénivelé, on passe de 175 m à 1410 m pour ensuite redescendre à 950 m, avec une côte très raide sur 7 km.
Vers 5h j'entends un pèlerin qui se lève déjà pour partir très tôt.

J10 Saint-Jean-Pied-de-Port / Roncevaux   27 km

J'ai aussi allégé mon sac, étant donné que je reviens ici ce soir pour rentrer demain, je laisse des affaires dans un placard du refuge ce sera plus facile.
Je garde quand même quelques vêtements au cas où je raterais la navette de 15h30 pour rentrer.
Pour quitter la ville on franchi la porte d'Espagne et on suis la route Napoléon, mais pas besoin de carte, il suffit de suivre toutes ces fourmis qui cheminent dans la même direction, j'en dépasse quelques unes, il y a toute les nationalités, c'est l'ONU, mais les asiatiques sont quand même en surnombre, par contre ils voyagent léger juste un petit sac de rien du tout, car les bagages et ravitaillement suivent dans un camion qu'ils ont loué et que conduit un des leurs.

La Porte d'Espagne



Je suis parti vers 8h il y a dix minutes et déjà ça grimpe fort et je me met en petit polo prêt pour affronter l’ascension. Les pieds vont bien j'ai bien fait de les reposer pendant deux jours avec les sandales. Le dénivelé est impressionnant, mais j'assure, j'ai trouvé un bon rythme de croisière et dépasse quelques groupes qui m'avaient déjà doublé avec une allure qui m'avait impressionnée.
Les paysages sont grandioses, j'arrive au refuge d'Orisson, il y a du monde d’arrêté, je passe et continue mon chemin et garde mon allure.




Refuge d'Orisson
Il y a un vent de face affreux, qui vous pousse en arrière, même les bâtons sont une prise au vent et partent en arrière, les moutons sont coiffés avec une raie sur le côté par ce vent, et les petits poulains se mettent à l’abri de leur mère.
J'arrive à la vierge de Biakorri nom du lieu se traduisant par "les vents qui courent" 
Il y a plus loin un point de ravitaillement un fermier en camping car qui fait du commerce, j'achète une boisson et du fromage Ossau-iraty, de sa production, un vrai délice.
A cette courte halte, j'ai sorti des barres de céréales de mon sac et banane pour ne pas traîner et manger en marchant, et aussi parce-que parfois le redémarrage en côte est difficile.





La Vierge de Biakorri


Après une dernière montée assez raide, je retrouve du terrain plat et un peu de protection par rapport au vent, à la fontaine de Roland 1344 m je remplis mon bidon de cette eau bien fraîche pour le reste du parcours. Peu après c'est la frontière Espagnole, je suis en Navarre.


Passage de la Frontière Espagnole

Saint Jacques à 765 km
Après le col Lepoeder 1430 m c'est la descente sur Roncevaux, il y a deux solution soit la route, soit la forêt que je choisis, mais cette descente est aussi pénible que la montée et même plus dangereuse, je mets bien les bâtons en avant pour me freiner, j'aurais dû choisir la route plus sinueuse, mais moins raide.

Colchiques
J'arrive à la Collégiale il est 15h, je me presse de rentrer dans le monastère pour faire tamponner ma crédentiale, il y à beaucoup de monde qui attends pour être hébergé, je ne visite pas les lieux, je le ferais la prochaine fois puisque mon prochain départ sera de cet endroit. Je vais aussitôt à l’arrêt de bus pour attendre la navette, et j'ai un peu de temps pour savourer une bière en attendant.

Roland de Roncevaux


Finalement je comprends pourquoi certains parlent de cette étape difficile, car comme je l'avais vu à Saint-Jean-Pied-de-Port beaucoup de pèlerins démarrent le chemin de là et de ce fait c'est leur première étape alors qu'ils ne sont pas entraînés, en ce qui me concerne, c'était difficile peut-être à cause du vent mais comme j'étais entraîné le dénivelé est passé plus facilement.
Voilà donc ce parcours terminé, je suis maintenant en Espagne, j'ai parcourus 800 km depuis Arles et il me reste 765 km jusque Santiago, je vais profiter de la pause hivernale pour tenter de régler le problème de mes chaussures qui je pense n'ont plus le besoin d’être du même style pour le reste du chemin.


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